Ce qu’il faut savoir sur la disparition des abeilles

19 Avr 2014 | Animaux

Ce qu’il faut savoir sur la disparition des abeilles

Vous avez sans doute déjà entendu parler du Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, connu plus communément sous l’appellation de CDD, pour Colony Collapse Disorder. C’est quand les abeilles domestiques ne rentrent pas dans leurs ruches mais disparaissent soudainement de façon massive sans que les apiculteurs ne retrouvent de cadavres. Ce phénomène perdure depuis 50 ans maintenant, en Europe et surtout aux Etats-Unis.

Les hypothèses sur la disparition des abeilles

abeille-en-perilPour expliquer le phénomène, les chercheurs ont montré du doigt les produits phytosanitaires, notamment les pesticides et engrais que les agriculteurs utilisent dans leurs jardins. Citons notamment les produits systémiques de la marque Gaucho, Regent et Cruiser qui sont désormais interdits. Trois pesticides sont par la suite déclarés mortels pour les abeilles, le 29 avril 2013, par la Commission européenne, il s’agit de la clothianidine, l’imidaclopride et la thiaméthoxame.

Le varroa figure aussi parmi les accusés. Cet acarien parasite d’origine asiatique vit en effet aux dépens de l’abeille en s’y agrippant et en puissant ses ressources. Les abeilles sont alors affaiblies et se retrouvent avec une espérance de vie plus courte. Les champignons somme le nosema sont également mis en cause, provoquant l’abeille une maladie du tube digestif, notamment une dysenterie pouvant aller jusqu’à la mort de l’animal.

Un virus israélien, le virus IAPV (Israeli acute paralysis virus of bees) a aussi été évoqué dans la revue américaine Nature. Il figure également parmi les responsables de la disparition massive des abeilles. Quand une abeille en est atteinte, elle se met d’abord à trembler avant d’être paralysée. Elle n’aura ainsi même pas le temps de rentrer dans sa ruche. D’après les scientifiques, ce virus est retrouvé dans les plupart des colonies touchées par le CDD.

Ce n’est pas tout, la monoculture et l’urbanisation sont également montrées du doigt. En effet, quand les abeilles doivent voyager sur des dizaines de milliers de kilomètres pour polliniser d’immenses zones de monoculture (comme c’est le cas en Californie, avec les amandiers), elles s’affaiblissent puis perdent peu à peu les notions d’espace et de saisons. La monoculture crée également chez les abeilles un déséquilibre alimentaire, la variété et le nombre des fleurs étant réduits.

Mais c’est sans compter le nouveau prédateur comme nous le rappelle le responsable du site Luberon Apiculture qui met la vie des abeilles en danger en France ces dernières années : le frelon asiatique. Cet insecte attaque les ruches jusqu’à les détruire complètement. Un facteur de plus…

« Sans les abeilles, il ne resterait que peu de temps à l’Homme. » (Einstein)

Selon les chercheurs, la disparition des abeilles témoigne en effet de l’arrivée de l’apocalypse. Pourquoi ? Parce que 80% des plantes à fleurs sont pollinisées par les abeilles, et que 40% de ce que nous mangeons quotidiennement est lié à la pollinisation. Moins d’abeilles signifie donc moins de fruits et de légumes. Si les abeilles venaient à disparaître, les espèces de fleurs et de plantes se feront également rares. Notre paysage se retrouvera ainsi avec une diversité florale réduite.